Franz Fanon: Le grand succès des ennemis de l’Afrique, c’est d’avoir corrompu les Africains eux-mêmes.

Franz Fanon 20/ 07/ 1925 au 6/12/ 1961

Le testament de Franz Fanon.

Chaque génération doit, dans une relative opacité, affronter sa mission : la remplir ou la trahir ». C’est l’une des phrases les plus célèbre écrites par Frantz Fanon, dans son testament intellectuel posthume, « Les Damnés de la terre ». Dans ce livre, il annonçait déjà en 1961, les luttes de libération des pays sous domination. Il défend la thèse selon laquelle la violence du colonisé est légitime envers le colonisateur. Son œuvre reste d’actualité et continue d’inspirer les générations actuelles. La colonisation a changé tout simplement de nom, elle est devenue néocolonialisme.
“Cette Europe qui jamais ne cessa de parler de l’homme, jamais de proclamer qu’elle n’était inquiète que de l’homme, nous savons aujourd’hui de quelles souffrances l’humanité a payé chacune des victoires de son esprit.”

La bibliographie de Franz Fanon

Ibrahim Frantz Fanon, est né le 20 Juillet en 1925 à Fort- de- France en Martinique et mort le 6 décembre 1961 à Bethesda ( Washington DC, Etats-Unis) à la suite d’une leucémie. Il demeure fortement impliqué dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et dans un combat international dressant une solidarité entre « frères » opprimés, luttes de la décolonisation. Frantz Fanon avait formulé le vœu d’être enterré en Algérie avec ses frères d’armes, les chouhada. Le 12 décembre, il est enterré dans la forêt de Sifana (non loin de la localité de Aïn Soltane, aujourd’hui territoire tunisien), à côté de quatre autres martyrs de la Révolution. En 1965, à la suite du bornage de la frontière avec la Tunisie, les cendres de Fanon sont rapatriées une nouvelle fois en Algérie, au cimetière de Aïn Kerma, dans la wilaya d’El Tarf, où il repose pour toujours.

Il grandit au sein d’une famille bourgeoise. Comparativement à ses sept frères, il avait la peau plus foncée et il en a souffert.

En effet, la société dans laquelle il passa son enfance , à longtemps favorisé cette attitude d’assimilation de la culture européenne, de la supériorité de la couleur blanche. Tout ce qui est noir est laid et ce qui est clair est beau. Par conséquent, Fanon souffrira de ce rejet en rapport avec sa couleur de peau il gardera des souvenirs amères de son tirera île natale.

Il s’engage à 18 ans dans l’armée antillaise pour combattre aux côtés des forces françaises pendant la Seconde Guerre mondiale. Il participe à la bataille des Vosges, où les alliés doivent surmonter une forte résistance de la part des Allemands après le débarquement. Démobilisé, il revient en Martinique passer son bac. Grâce à une bourse, Fanon revient en France pour étudier la médecine et la philosophie. C’est à cette époque qu’il publie son premier livre « Peau noire, masques blancs », où il parle des différentes formes de racisme auquel il a été confronté dans l’armée, en Martinique ou au sein de l’élite intellectuelle française.

Responsable de l’hôpital psychiatrique à Blida de 1953 jusqu’à 1956, Fanon soigne de jour les blessés parmi les soldats français, de nuit plutôt les victimes de l’oppression coloniale. Il s’engage dans le politique car, comme il l’écrira dans sa lettre de démission, il y a un lien entre la psychose et l’aliénation colonialiste : « La folie est l’un des moyens de l’homme de perdre sa liberté. […] Si la psychiatrie est une technique médicale qui se propose de permettre à l’homme de ne plus être étranger à son environnement, je me dois d’affirmer que l’Arabe, aliéné permanent dans son pays, vit dans un état de dépersonnalisation absolue ».

En 1957, il sera expulsé d’Algérie par les autorités françaises et s’installera à Tunis, où il rejoint le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Il devient membre de rédaction d’El Moudjahid, organe important du FLN (le Front de libération nationale) et en 1959, fait partie de la délégation algérienne au Congrès pan-africain d’Accra. En mars 1960, Fanon est nommé ambassadeur de l’Algérie au Ghana et assume un rôle diplomatique. Il publie L’An V de la révolution algérienne en 1959 et Les Damnés de la terre en 1961.

La révolution ou la critique de la colonisation.

Pour la révolution africaine, dont voici un extrait : «Mais que sont l’enthousiasme et le souci de l’homie si journellement la réalité est tissée de mensonges, de lâchetés, du mépris de l’homme. Que sont les intentions si leur incarnation est rendue impossible par l’indigence du cœur, la stérilité de l’esprit, la haine des autochtones de ce pays ? La Folie est l’un des moyens qu’a l’homme de perdre sa liberté. Et je puis dire que placé à cette intersection, j’ai mesuré avec effroi l’ampleur de l’aliénation des habitants de ce pays. Si la psychiatrie est la technique médicale qui se propose de permettre à l’homme de ne plus se sentir étranger à son environnement, je me dois d’affirmer que l’Arabe, aliéné permanent dans son pays, vit dans un état de dépersonnalisation absolue.»

Fanon a consacré toute sa vie à analyser les consequences psychologiques de la colonisation sur le colon et le colonisé.

10 citations célèbres de Franz Fanon

1) Quand vous entendez dire du mal du juif, tendez l’oreille, on parle de vous !

(2) Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir.

(3) Ne payons pas de tribut à l’Europe en créant des états, des institutions et des sociétés qui s’en inspirent. L’humanité attend autre chose que cette imitation caricaturale et dans l’ensemble obscène.

(4) Si tu ne veux pas l’homme qui est en face de toi, comment croirais-je à l’homme qui peut être en toi ?

(5) Le Noir qui veut blanchir sa race est aussi malheureux que celui qui prêche la haine du Blanc.

(6) La densité de l’Histoire ne détermine aucun de mes actes. Je suis mon propre fondement. Et c’est en dépassant la donnée historique, instrumentale, que j’introduis le cycle de ma liberté.

(7) Le racisme est une plaie de l’humanité.

(8) Le colonialisme n’est pas une machine à penser, n’est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l’Ètat de nature et ne peut s’incliner que devant une plus grande violence.

(9) Cette Europe qui jamais ne cessa de parler de l’homme, jamais de proclamer qu’elle n’était inquiète que de l’homme, nous savons aujourd’hui de quelles souffrances l’humanité a payé chacune des victoires de son esprit.

10) Le racisme n’est pas un tout mais l’élément le plus visible, le plus quotidien, pour tout dire, à certains moments, le plus grossier d’une structure donnée.

Par Vincent Adams.

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