
Une jeunesse malienne et africaine mobilisée pour chasser «BARKHANE» du Mali au nom de la dignité
Ce mercredi 20 Janvier 2021 tous les dignes fils du Mali ( yerewolo) et descendants de Modibo Keita, Thomas Sankara, Almamy Samory Toure, Firoun Cheick Hamalah s’étaient donné rendez-vous à place de l’indépendance pour dire non à la présence menaçante de l’armée française. Plusieurs activistes africains anticolonialistes dont Kemi Seba, Donald Emperator etc. originaires de nations diverses et des Gilets jaunes de France se sont rendus parfaitement au Mali afin d’apporter davantage leur totale solidarité et leur soutien inconditionnel à cette jeunesse malienne. L’objectif est de se libérer de l’emprise de la domination de l’impérialisme français.
En outre, les Maliens déplorent le bilan néfaste de la présence des soldats tricolores. L’enjeu de cette manifestation est d’exprimer leur ras-le-bol et pointer du doigt cette présence encombrante et mortifère des troupes françaises qui jouent un rôle trouble au Sahel.
Socialement, politiquement, économiquement parlant, le bilan de cette collaboration des troupes françaises n’est pas à la quelconque mesure des attentes de la génération récente malienne et africaine. Ces manifestants s’insurgent contre cette politique coloniale de l’oligarchie française qui fait plus de mal que de bien. Entre ces contestataires pacifiques se présentent comme la voix de ces nombreuses familles endeuillées injustement par cette guerre interminable et cette jeunesse africaine opprimée.
En réalité, cette base militaire française ne garantit pas la sécurité. Pour Jean-Luc Mélenchon, opposant Français de l’extrême gauche, les raisons sous-jacentes de cette présence militaire au Mali sont économiques. Cette démarche énergétique des dignes d’Afrique est globale. Elle est une prise de conscience de la part de la jeunesse malienne et africaine qui souhaitent ardemment embrasser son destin en main en vue de réunifier le Mali.
Le modèle français caduc en Afrique Francophone
Cette France dominatrice et impérialiste ne représente pas le modèle par excellence de la jeunesse malienne et africaine. Par conséquent, elle refuse résolument de se faire manipuler par l’oligarchie française à contrario de ses dirigeants antiques qui demeurent les serviteurs de la Françafrique. Également l’écrivain Boubacar Boris Diop, coauteur, avec l’ancienne ministre malienne et militante ajoutée:
« l’arrivée à maturité d’une génération qui ne se sent pas concernée par ce que la France a pu représenter pour ses aînés, qui regardent de moins en moins vers elle.»
Par ailleurs, les autorités maliennes ont mobilisé immédiatement le moyen de condamner cette manifestation contre la présence des troupes françaises au Mali. Le président Bah N’Daw et le colonel Assimi Goita viennent en quelque de briser cette confiance avec le peuple.
Nous y reviendrons sur les raisons de cette annulation dare-dare de cette marche pacifique pour le départ de l’armée au Mali.
Ben le cerveau, une figure emblématique du collectif adresse l’appel à manifester
Plusieurs cortèges de motos partis de différents quartiers de Bamako étaient mobilisés pour se rassembler à la place, lieu traditionnel des rassemblements, et prendre part à la manifestation, se sont vus interdits par les forces de l’ordre malien. Cette manifestation avait été annoncée deux mois auparavant.
« Nous allons faire des caravanes partout pour converger vers le boulevard», a lancé à l’adresse de plusieurs dizaines de jeunes l’une des figures du collectif à l’origine de l’appel à manifester, Adama Diarra, plus connu sous le pseudonyme de «Ben le cerveau»
La pandémie du COVID 19 prétextée pour disperser les manifestants
Les forces maliennes ont tiré sans ménagement des gaz lacrymogènes à Bamako pour disperser les manifestants prenant pour alibi la pandémie de la Covid-19. Très tôt les forces de l’ordre ont bloqué l’accès au monument pour contenir le peuple de dénoncer l’oligarchie française. Les autorités maliennes ont plutôt cédé à la puissance de l’impérialisme. Toutefois, cela n’a pas empêché les manifestants en nombre réduits de scander ensemble ce message à la France, État Voyou :
«France, dégage!» «À bas la France»
La présence néfaste de l’armée française au Mali
Pour rappel, la France est engagée militairement depuis 2013 au Mali, y déploie ainsi qu’au Sahel 5100 soldats dans la force anti-djihadiste Barkhane. Cette présence militaire provoque fréquemment des expressions d’animosités au Mali comme partout en Afrique d’ailleurs.
Ce faisant, cette hostilité décèle un sens, car cette armée conforte plutôt les intérêts stratégiques de l’oligarchie française. La France impérialiste justifie sa présence en prétextant de lutter contre le terrorisme au Sahel et pourtant il n’en est rien. Elle préfère mettre en péril la vie des soldats français et de la jeunesse africaine pour ses intérêts économiques et géostratégiques.
Les enjeux de taille de la présence des soldats français au Sahel
L’oligarchie française n’est pas au Sahel pour lutter contre le terrorisme. Le véritable terrorisme représente cette France impérialisme qui demeure la source véritable de la déstabilisation et l’appauvrissement de l’Afrique francophone en complicité avec leurs valets africains. Le projet des impérialistes est de conserver pour leurs propres compte les multiples ressources naturelles que détient la région du Sahel.
Comment pouvons-nous comprendre que les rebelles sont fréquemment armés? Qui sont ceux qui arment les rebelles au Sahel?
Pourquoi, la France pour une meilleure collaboration avec le Mali n’a-t-elle pas fournir son expertise à l’armée malienne pour la rendre indépendante?
Si nous refaisions à l’épisode historique de 2013 à en accepter les informations reçues, l’armée française serait rentrée à Kidal à interdit à l’armée malienne l’accès. Ce n’est que le 10 février 2020 que l’armée moderne malienne, composé de militaires réguliers et d’anciens membres des groupes rebelles réintégrés a pu défaire ces valises dans les quartiers à Kidal à cette date. C’est un événement majeur, puisque pour la première fois en six ans, des soldats maliens se sont retrouvés à la capitale régionale, qui auparavant les était interdite. Chérif Sy le ministre de la Défense burkinabé dans un entretien à l’hebdomadaire sud-africain Mail & Guardian se questionnait notamment sur la bonne foi de la présence de cette armée française au Sahel:
«Je m’étonne que les Français n’aient pas été capables d’éradiquer ces bandes terroristes. (…) Le veulent-ils vraiment, ou ont-ils un autre agenda?»
Quel est donc cet agenda de la France? Les pays de l’Afrique francophones sont infantilisés par cette France impérialisme qui n’arrive pas à se défaire de ses idées rétrogrades: la colonisation n’est plus d’actualité et tous les peuples se valent.
Pour le célèbre artiste malien engagé Salif Keita, la présence des troupes françaises est une théâtralisation et une mystification. Il le dit de façon cru en ces termes:
«pas de djihadistes en Afrique, mais des mercenaires payés par la France.»
Le Nord-Mali est une zone stratégique pour l’oligarchie française
Le Nord-Mali est le cœur de l’opération Barkhane. Il constitue une zone tactique entre la région du Taoudeni, à cheval entre le nord-ouest du Mali et la Mauritanie, où Total est présent pour le pétrole, et l’ouest du Niger où AREVA extrait de l’uranium. La France soutiendrait ainsi, l’exploitation des ressources minières de la région, comme l’uranium. ARTE Journal fait le point sur les richesses avérées ou potentielles du sous-sol malien.
Cohabitation difficile entre certains manifestants, membres du Conseil national de transition et le gouvernement de transition
Nombreux des animateurs de la manifestation programmée ce mercredi sont membres du Conseil national de transition, organe législatif de la période transitoire ouverte après le coup d’État militaire du 18 août 2020 est censés ramener des civils élus au pouvoir dans 18 mois à venir. Cette transition reste dominée par les militaires qui ont, eux, affirmé dès le départ leur attachement à la coopération militaire avec la France. Le président de transition Bah Ndaw à l’occasion du 60e anniversaire de l’armée malienne a réitéré sa confiance à l’armée française.
« Je voudrais, en cet instant, renouveler la gratitude de notre pays envers la communauté internationale dont les armées sont à nos côtés et dont les soldats risquent leur vie pour la libération de notre pays.»
Bras de fer entre Paris et le peuple malien
Paris se prépare à « ajuster » son effort militaire au Sahel, selon le mot du président Emmanuel Macron, perçu comme préfigurant une diminution des effectifs de Barkhane. Bien que des voix de plus en plus nombreuses s’interrogent en France sur la poursuite de l’opération Barkhane, huit ans après le début de l’intervention anti-jihadiste dans la région, Paris ne compte pas libérer son « pré carré ».
C’est un bras de fer entre Paris et la jeunesse malienne qui ne compte pas abdiquer, car la liberté s’arrache à travers la lutte. Les « Yerewolo », les dignes fils du Mali de Modibo Keita sont déterminés à libérer le Mali. C’est un signal fort qu’ils envoient à Macron et l’oligarchie occidentale.
La mise en garde de Modibo Keita le 1 Mai 1968 demeure toujours d’actualité. Et elle continue de retentir fortement dans les oreilles de ses illustres héritiers pour mettre vivement au colonialisme déguisé soigneusement.
» J’ai chassé le colonialisme de chez nous, mais il continue de rôder autour de nous. Il risque de revenir un jour avec l’aide d’un mauvais fils du pays. »
Axel Boundy