
Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, chef de file de l’opposition, annonce avoir accordé à sa résidence de Cocody ce vendredi 22 janvier une audience à Konan Kouadio Bertin appelé communément “KKB”le ministre ivoirien de la Réconciliation nationale à “la demande express de Macky Sall président de la République du Sénégal, j’ai accordé une brève audience à M. Konan Kouadio Bertin,” écrit le chef du PDCI sur sa page Facebook, des propos confirmés par son staff de communication.
M. Bédié affirme « qu’à sa demande de pardon » à son égard, il a indiqué qu’il « ne ressentait aucune offense, mais plutôt une divergence de choix politique »,
Le ministère de la réconciliation nationale, un poste taillé sur mesure à la mi-décembre 2020 afin de récompenser KKB de s’être investi pour l’accompagner immanquablement dans la forfaiture de Monsieur Alassane Ouattara.
Toutefois, de nombreux Ivoiriens considèrent que ce poste ministériel est une arme suicidaire pour le candidat malchanceux de la présidentielle d’octobre 2021. La question de la réconciliation a été au centre des débats postélectoraux, mais ne faisait pas partie des préoccupations essentielles du régime Ouattara. Également, le chef d’Etat ivoirien après avoir bricolé, violé la constitution de son pays, il se présente en tant que le pseudo-messie à la suite du décès brusque de son dauphin constitutionnel feu Amadou Gon Coulibaly.
En guise de rappel, le scrutin présidentiel du 31 octobre 2020 a été boycotté par la majorité des Ivoiriens qui ont fortement poursuivi le mot d’ordre de la désobéissance civile lancé par toute l’opposition réunie dont le chef de fil Henri Konan Bédié. Tout comme M. Affi N’Guessan, le Sphinx de Daoukro bien que retenu candidat n’a nullement participé au scrutin, estimant que les véritables conditions n’étaient pas réunies pour une élection et le sinistre projet de M. Alassane Ouattara à briguer un troisième mandat était inconstitutionnel.
La sanction à lui, prescrite par le Conseil de discipline du parti du chef de file de l’opposition, n’a tout de même pas embarrassé KKB de se présenter face au président Alassane Ouattara en tant que candidat indépendant, au véritable drame du reste de l’opposition qui avait plutôt opté pour le boycott du scrutin présidentiel que d’accepter la candidature controversée du chef de l’Etat. Sa volonté de se présenter en défiant le parti qui l’a pris dès le berceau crée des tensions entre lui et alliés de longue date du PDCI, mais aussi avec le peuple. Un concept révolutionnaire en Côte d’Ivoire né de ce choix de KKB tout en le qualifiant de traite:
Je ne veux pas être le KKB de ma famille
Par conséquent, KKB était de force le candidat unique devant M. Ouattara Alassane. Cet adversaire demeurait une belle proie facile pour le chef de l’Etat sortant, qui ne pouvait pas être un candidat unique à sa propre succession. Cela aurait été une honte cuisante pour son ego surdimensionné. En réalité, le nouveau ministre de la Réconciliation nationale KKB logeait un pur figurant qui a trahi indignement la majorité des Ivoiriens :
Tout ça pour un poste ministériel futile
Bédié ferme sur sa position tout en ramenant KKB à une rétrospection
« J’ai fait pour ma part le choix du non au troisième mandat présidentiel anticonstitutionnel, et j’y suis engagé avec la majorité des Ivoiriens. Je souhaite donc que chacun suive son chemin dans la paix et la tranquillité », a déclaré M. Bédié.
« À sa demande de pardon à mon égard, j’ai indiqué que je ne ressentais aucune offense mais plutôt une divergence de choix politique. J’ai fait pour ma part le choix du NON au troisième mandat présidentiel anticonstitutionnel, et j’y suis engagé avec la majorité des ivoiriens. Je souhaite donc que chacun suive son chemin dans la paix et la tranquillité », a rétorqué le président du PDCI-RDA.
Pour le moment, rien n’a futé sur le contenu des échanges entre les deux hommes. Cette mission de réconciliation ou de pardon ne sera-t-elle pas une moquerie?
Certainement l’octogénaire a préféré utilisé la voie de la sagesse sans toutefois, oublier de mentionner les contradictions et les divergences politiques qui les animent tous deux : l’important est d’emprunter la route que l’on s’est tracé dans la paix et la tranquillité.

Pour une véritable réconciliation, les acteurs de la vie politique ivoirienne doivent aller à la rencontre de ce peuple blessé et déchiré. A quoi servirait toute cette théâtralisation si des actions concrètes ne sont pas posées?
Ces politiques se réclamant héritiers de Félix Houphouët-Boigny auraient-ils oublié cette phrase historique:
La paix n’est pas un vain mot, mais un comportement.
Chams Farel Koné