

Le philanthrope américain Bill Gates juge que le monde doit à présent s’apprêter à la prochaine pandémie comme il se préparerait à une guerre
Dans sa lettre annuelle, celui qui est classé par le magazine Forbes comme l’homme le plus riche au monde avec une fortune de quelque 80 milliards de dollars a appelé les pays riches à préparer la prochaine pandémie aussi sérieusement qu’une menace de guerre. Il invite la communauté internationale à se préparer à une pandémie avec le même sérieux qu’elle se préparait à une attaque nucléaire durant la Guerre froide.
« Le monde doit dépenser des milliards pour sauver des milliers de milliards (et empêcher des millions de morts). Je pense que c’est la meilleure et la plus rentable des polices d’assurance que le monde puisse se payer », écrit Bill Gates. Selon lui, « le gros de l’investissement doit venir des pays riches », car ce sont leurs gouvernements qui y ont le plus à gagner.
Déjà en 2015 et au lendemain de l’épidémie d’Ébola, Bill Gates mettait en garde contre la survenue d’une telle pandémie. Une information relayée par l’OBS, le Point et les 20 minutes.
L’Américain, qui participait le 27 janvier 2015 à Berlin à une conférence de donateurs de l’organisation Gavi, l’Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation, est persuadé qu’il serait imprudent de ne pas se préparer au risque d’une pandémie mondiale. « Un pathogène encore plus difficile (qu’Ébola) pourrait apparaître : une forme de grippe, une forme de SRAS ou un type de virus que nous n’avons encore jamais vu, a-t-il indiqué. Nous ne savons pas si cela arrivera mais le risque est suffisamment important pour que l’une des leçons à retenir d’Ébola soit de nous interroger: sommes-nous suffisamment prêts ? C’est comme quand nous nous préparons à la guerre. Nous avons des avions et nous nous exerçons à cela », a-t-il poursuivi. Selon lui, se préparer pourrait signifier posséder des bénévoles qui soient entraînés à intervenir prestement en cas d’urgence sanitaire, à l’image des plans conçus dans les pays les plus brutalement frappés par Ébola, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone qui ont enregistré près de 8.700 morts, selon le dernier bilan de l’OMS.
Le milliardaire Bill Gates estime que le monde doit recueillir les leçons de la bataille concernant le virus Ébola pour se préparer à une « guerre » éventuelle contre une maladie mortelle mondiale, avec l’aide des nouvelles technologies.
Investissements scientifiques, outils d’alertes, le milliardaire bouillonne d’idées pour éviter un renouveau de la situation actuelle.
Les milliards doivent servir aux investissements scientifiques afin de permettre de vaincre la pandémie de Covid-19 et d’autres à venir (diagnostics, vaccins, traitements, etc.). En outre, il invite à mettre en place un « système d’alerte global, dont nous ne disposons pas à grande échelle aujourd’hui » afin de pouvoir dépister les épidémies le plus tôt possible.
Création d’une force de réaction
Bill Gates recommande en outre de créer une force de réaction rapide pour les maladies infectieuses. « Des pompiers de la pandémie » seraient en alerte en constance pour répondre à une crise sanitaire éventuelle. Bill Gates estime qu’il faudrait environ 3.000 de ces professionnels répartis dans le monde.
À ce jour, la Fondation Bill et Melinda Gates ont investi 1,75 milliard de dollars dans la lutte contre la COVID-19, finançant notamment la construction d’usines pour produire des vaccins et distribuaient environ 4 milliards de dollars par an pour venir en aide aux plus pauvres dans le monde.
Pour terminer, l’Américain de 65 ans explique que les grandes puissances doivent de focaliser sur les vaccins qui sont « les plus grands sauveteurs de vies humaines »
« Quand j’étais petit, la catastrophe dont nous avions le plus peur était un conflit nucléaire », commence le fondateur de Microsoft. « Mais si quelque chose tue plus de 10 millions de personnes dans les prochaines décennies, ce sera plus probablement un virus hautement contagieux qu’une guerre. […] Nous avons investi beaucoup dans la dissuasion nucléaire, et très peu dans un système pour endiguer les épidémies. Nous ne sommes pas prêts. »