Aujourd’hui 3 février 1976, Cheikh Anta Diop crée le Rassemblement national démocratique

3 février 1976,Cheikh Anta Diop crée le Rassemblement national démocratique

Cheikh Anta Diop (né le 29 décembre 1923 à Thieytou-mort le 7 février 1986 à Dakar) représente un historien, anthropologue, et homme politique sénégalais.

Il s’est consacré durant sa vie à montrer la contribution de l’Afrique et en particulier de l’Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiale. Ses thèses demeurent aujourd’hui controversées et sont peu reprises au sein de la communauté scientifique, en particulier au sujet de l’Égypte antique et quant à l’origine de la langue wolof.  

En outre, Cheikh Anta Diop a été un précurseur dans sa volonté de concocter l’histoire africaine précédant la colonisation. Il fait que le constat que l´Afrique n´a en aucun cas été une tabula rasa.

L´intelligentsia occidentale dite érudite était certainement disposée à constituer une telle concession. L’auteur de Nations nègres et culture Diop ne veut pas se contenter de cela, il n´hésite pas à aller plus loin et à remuer en brèche les idées les plus vigoureusement logées dans la pensée de l´époque.

Le 3 février 1976, Cheikh Anta créé le Rassemblement National Démocratique (RND)

Le 3 février 1976, Cheikh Anta créé le Rassemblement National Démocratique (RND) à Dakar, 15 ans après les indépendances. À l’image de ses prédécesseurs, le Bloc des Masses Sénégalaises (BMS : 1961-1963) et le Front National Sénégalais (FNS : 1963-1964), il a été interdit par le Président Léopold S. Senghor jusqu’à son départ du pouvoir avant d’être finalement reconnu par son successeur désigné, le Président Abdou Diouf, le 18 juin 1981, avec le récépissé de déclaration N 3766/MINT/DAGAT!

La lutte farouche entre Senghor et cheikh Anta Diop au sommet de l’Etat

Il faut préciser par ailleurs que leurs divergences philosophiques se sont outrepassées d´une adversité politique aussi forte qu´active. Premier président du Sénégal, Senghor a continuellement eu devant lui un irréductible opposant en la personne de Cheikh Anta Diop. Tout au plus, la vie politique du Sénégal se focalisa pendant quelques années autour des tentatives faites par ce dernier pour dépouiller son historique rival de toute opportunité d´expression dans un cadre organisé. Pour freiner l’élan de Cheikh  Anta Diop, Senghor prit prétexte d´un pseudo non-respect des normes .grammaticales pour faire interdire Siggi, le journal créé par Diop. Toutes ces mesquineries du Premier Président du Sénégal n’ont pas stoppé l’historien de dénoncer sans repos le régime néocolonial symbolisé par Senghor, car ce dernier avait réussi à réunir autour de lui des courants significatifs de la gauche intellectuelle sénégalaise.

Cependant, vers la fin de sa vie, notamment avec le départ de Senghor du pouvoir, Diop est affaibli politiquement. Son parti est rongé par des divisions intérieures. Toutefois, l’héritage politique s’est vu menacé. Est-ce coïncidence de voir qu’avec le départ de Senghor du pouvoir, l´activité scientifique de Diop saisit clairement le pas sur les préoccupations politiques immanentes.

A priori, on ne peut l´exclure. Néanmoins, il est fort probable que Diop avait effectué le choix de s’écarter afin de donner à la nouvelle génération de prendre le dessus.

Il est intéressant de noter que certaines de ses conférences publiques les plus fameuses ont eu lieu entre 1982 et sa disparition en 1986. Il se rend à Londres, Niamey, Alger, Pointe-à-Pitre et Atlanta. Yaoundé est, en janvier 1986, sa toute dernière tournée a eu lieu  trois semaines avant sa mort. Ce fut une réussite totale. Le Senegal a autant bénéficié de ses interventions publiques à caractère scientifique :une conférence organisée par les éditions Sankoré, à des Journées de réflexion sur les relations entre la religion et la philosophie et à la Semaine culturelle de l´École normale des Jeunes Filles de Thiès où il traite du thème « Làmmiñi réew mi akgëstu ». Au-delà du thème abordé -langues nationales et recherche scientifique cette conférence résume avec clarté les thèses centrales de la pensée de Cheikh.

Césaire dira dans son Discours sur le Colonialisme :

« Je ne m´étendrai pas sur le cas des historiens, ni celui des historiens de la colonisation, ni des égyptologues, le cas des premiers étant trop évident, dans le cas des seconds, le mécanisme de leur mystification ayant été définitivement démonté par Cheikh Anta Diop, dans son livre : Nations nègres et Culture – le plus audacieux qu´un nègre ait jusqu´ici écrit et qui comptera, à n´en pas douter, dans le réveil de l´Afrique. »

Césaire n’avait pas tort,  il n’y a aucun doute, Cheikh Anta Diop demeure davantage te un symbole universel et pour la jeunesse, un véritable catalyseur  pour le réveil de l’Afrique.

Ndeye Marie-Pierre N’Diaye

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