
Le vaccin « Astra Zeneca » n’est efficace qu’à 22% contre les formes modérées du variant sud-africain. Ce résultat a douché les espoirs des Sud-Africains qui s’apprêtaient à lancer cette semaine une campagne de vaccination du personnel soignant, durement affecté par le variant découvert dans le pays (1,48 million d’infections, 46.290 décès).
Ce mauvais chiffre a été annoncé dimanche soir, suite à une fuite dans le Financial Times sur une étude réalisée par l’université Witwatersrand de Johannesburg.
Lundi dernier, le président Cyril Ramaphosa avait accueilli en grande pompe l’arrivée d’un million de doses d’Astra Zeneca, acheminées depuis l’Inde. Hier soir, le ministre de la Santé, Zweli Mkhize, n’a pu que tirer la conclusion : les doses d’Astra Zeneca, achetées 5,20 dollars l’unité, resteront au frigo jusqu’à nouvel ordre. Une sacrée malchance pour un pays déjà financièrement aux abois.
« Nous étions euphoriques quand nous avons reçu les résultats des tests d’efficacité des premiers vaccins contre le virus d’origine, se rappelle Shabir Madhi, professeur de vaccinologie à Wits. C’est un malheureux rappel à l’ordre ».
Des essais à un rythme effréné
Pour Astra Zeneca, l’efficacité était de 75% pour prévenir le développement des formes modérées de la maladie provoquée par le virus. L’étude de Wits a été conduite sur 1750 participants plutôt jeunes (moyenne d’âge de 51 ans) et en relative bonne santé (20% d’obèse). « Le taux d’efficacité de 22% n’est pas assez significatif pour dire que ce vaccin protège contre le variant sud-africain, s’attriste Madhi. Peut-être qu’il protégera mieux contre les formes plus sévères de maladies ».
Les essais se poursuivent dans une vraie course contre la montre. Les doses expirent début avril.
Tester le vaccin « Janssen » sur le personnel ?
En attendant, le ministre de la Santé a trouvé une solution de rechange. Le personnel soignant commencera à être vacciné, dès la semaine prochaine, avec les stocks de vaccin expérimental « Janssen » (produit par la firme américaine Johnson & Johnson). « Nous allons continuer le programme de vaccination. Mais en plus, nous allons faire une étude, a-t-il expliqué, lundi matin. L’équipe de recherche a trouvé que ce vaccin était bon, mais nous voulons en savoir davantage, en testant les vaccinés ».
Autrement dit, médecins et infirmières vont servir de cobayes ? « Non se défend Glenda Gray, la scientifique en charge de l’essai en Afrique du Sud. Une seule dose de notre vaccin peut stopper, après deux semaines, des hospitalisations et des morts. C’est la façon la plus rapide de protéger notre personnel soignant et nous pourrons vérifier s’il n’y a pas d’infections et d’évasions virales. »
Résultats prometteurs
Annoncés fin janvier, les résultats de la troisième phase d’essais cliniques du « Janssen » (qui, comme AstraZeneca, utilise un adénovirus, qui imite les composants du Covid 19) sont très prometteurs : il présente un taux d’efficacité de 85% pour prévenir les maladies graves du Covid et 66% pour les formes légères, quel que soit les groupes d’âge.
La phase 3 a recruté 43.000 participants, dont un tiers de plus de 60 ans, aux Etats-Unis, en Amérique latin et en Afrique du Sud (6300 participants). Le taux d’efficacité est seulement légèrement réduit pour les formes modérées du variant sud-africain (57%). « Ce sont des résultats incroyables », s’est réjoui Gray. Elle-même s’est inoculée avec le vaccin.
Un vaccin à dose unique
Le Janssen a aussi l’avantage de ne prévoir qu’une dose unique. Il peut être stocké dans un réfrigérateur pendant trois mois. Des demandes d’autorisation d’urgence ont été déposées notamment aux Etats unis et en Afrique du Sud, qui devrait acheter 9 millions de doses à 10,2 dollars.
Presque tous les autres vaccins sont moins efficaces contre le variant sud-africain. Ainsi le vaccin Novarax présenterait lui, un taux d’efficacité de seulement 49% contre les formes légères et modérées (contre 89% contre le variant d’origine).
Mais les fabricants – notamment Pfizer et Moderna – sont en train de faire des essais en laboratoire sur des « rappels » qui permettrait de rendre leurs vaccins plus efficaces. « On utilisera, sans doute, une combinaison de vaccins comme la Grande-Bretagne est en train de l’étudier, conclut Salim Abdul Karim, qui préside le comité scientifique d’avis auprès du gouvernement sud-africain. Les chercheurs planchent déjà sur une nouvelle génération de vaccins universels, qui permettront de protéger contre les différents variants ».
Source RTBF
Nous avons beaucoup de doutes vis à vis de tous différents vaccins. Nous pensons plutôt que les intérêts de gains par les labos sont plutôt prioritaires que la santé des populations. Nous espérons vivement nous tromper.
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