Le sénateur Pierre Laurent tire à boulets rouges sur Florence Parly, ministre français des Armées: dans quel état laisserons nous le Mali et les autres pays de la région, censés venir pour protéger le Mali, nous jouons aux apprentis sorciers

Pour Florence Parly, les forces françaises sont toujours présentes au Sahel

Pour Pierre Laurent, « Nous devons tourner la page de Barkhane, car l’impasse est totale, créer les conditions d’un départ programmé de nos troupes, pour lui substituer un nouvel agenda politique, économique et de sécurité pour le Mali et la région ».

Florence Parly, la ministre française des Armées n’est pas de l’avis du sénateur Pierre Laurent pour tourner la page à Barkhane. Au contraire, elle s’est voulue claire sur la présence militaire française au Sahel: “Barkhane n’est pas éternelle, mais, à court terme, nous allons rester, ce qui n’empêche pas des évolutions.”

« Les pays sahéliens veulent que nous restions« , a t-elle précisé face aux critiques de plus en plus nombreuses contre les militaires français opérant au Sahel, particulièrement au Mali. A Florence Parly d’ajouter que Paris ne veut pas que le Sahel devienne un sanctuaire terroriste, «où se préparent des attentats contre l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest voire l’Europe».

«Nous avons des résultats dans cette lutte contre les groupes terroristes armés», a-t-elle répété, en assurant que la France restera «autant qu’il sera nécessaire pour permettre aux armées locales d’assurer la sécurité».

Les moments forts de l’intervention du sénateur Pierre Laurent

La question de la présence de militaires français suscite les interrogations pressantes au sein de la  classe politique et de la population française.

Pour rappel, un sondage réalisé pour la  première fois  montre que la moitié des Français condamnent la présence de militaires français au Sahel. Cette enquête exclusive Ifop via Le Point, fut effectué huit ans jour pour jour, après le déclenchement de l’opération Serval, le 11 janvier 2013, montre que 51 % (donc la moitié, avec les marges d’erreur) des sondés ne sont «pas favorables» à l’intervention militaire française au Mali, dont 19 % qui n’y sont «pas du tout favorables».

D’ailleurs en réponse à cette véritable question qui taraude et divise profondément les Français et suscitent l’animosité des Africains, le sénateur Pierre Laurent n’a pas hésité à présenter davantage son point de vue. Nous avons révélé nettement six points capitaux durant sa brillante intervention.

1-L’échec de la présence Barkhane: c’est faux, la France n’est pas engluée dans une guerre trouble au Sahel

Madame la Ministre, vous avez déclaré devant notre commission que dire que la France est engluée dans une guerre sans fin est faux. Nous pensons que rien ne serait plus faux que de ne pas interroger sans concession les résultats de l’opération Barkhane. Vous ne trouverez pas plus farouches opposants aux terroristes islamistes que les communistes et démocrates.

2-Le coût exorbitant de la guerre

Près d’un milliard d’euros par an depuis 8 ans et plus de 5000 soldats engagés, nous infligeons, c’est vrai des pertes à des groupes jihadistes, mais nous ne faisons pas reculer la violence; et les pertes humaines ne font que s’amplifier 55 militaires français ont perdu la vie. 5000 Maliens soldats des armées locales où des populations civils ont été tués depuis 2015 plus de 4000 sur l’ensemble de la région rien qu’en 2020 un demi-million de déplacés dans la sous-régional.

3-La situation humanitaire et économique du Mali est chaotique

La situation humanitaire politique et économique du Mali empire et dans cette déstabilisation sociale et politique les islamistes continuent de déployer leur sinistre entreprise.

Dans quel état laisserons nous le Mali et les autres pays de la région?

Si nous poursuivons dans cette direction censés venir pour protéger le Mali, nous jouons aux apprentis sorciers réveillant les divisions pour trouver des alliés prétendant choisir entre les bons et les mauvais groupes armés.

Le jeu trouble avec le mouvement national de libération de l’Azawad suscitant la défiance des maliens devant le risque d’une partition du Mali qui entérinerait la mainmise de groupes armés islamistes ou non sur le nord.

4-Les accords d’Alger ne doivent pas servir de prétexte à la France pour s’éterniser au Sahel

C’est d’ailleurs, pour ces raisons que les accords d’Alger ne peuvent être invoqués comme la solution politique et doivent être profondément révisée. Les islamistes prospèrent sur cette division recrute en exploitant les espoirs, des populations spoliées de toute part. Il faut tirer les leçons et tourner la page de Barkhane, car l’impasse, il ne s’agit pas d’abandonner le Mali au chaos. L’agenda de retrait doit être discuté avec le Mali, l’Union africaine et l’ONU.

5-Nécessité d’une nouvelle réponse de sécurité multilatérale et africaine et un nouvel agenda de coopération

Notre appui militaire doit être centré sur l’appui aux armées local. Nous préparons la formule d’un comité d’état-major conjoint des forces africaines excluant les puissances étrangères. La France doit appuyer avec vigueur la feuille de route de Lusaka baptisée et faire taire les armes, participer à toute initiative multilatérale. Ils ont le désarmement de tous les groupes armés non étatiques ainsi et c’est très important que la lutte contre les flux financiers illicites qui financent les trafics, les violences et les guerres en Afrique, mais plus que tout c’est notre agenda politique qui doit être changer.

La France et l’Union européenne doivent appuyer par tous les moyens et en priorité sur les territoires les plus délaissés par les pouvoirs publics.

6-Pour le développement des populations africaines les pays africains doivent sortir de la domination d’un modèle d’économie extravertie tournée vers les besoins des multinationales et des élites corrompues

Le vaste plan d’action pour le développement des populations africaines et singulièrement sa jeunesse ont les ressources de le construire et de les entretenir. Les pays africains doivent sortir de la domination d’un modèle d’économie extravertie tournée vers les besoins des multinationales et des élites corrompues. Le mal profond, nous sommes encore les complices.

 Quel est l’intérêt des africains et aussi notre intérêt?

Le développement ne doit pas rester le troisième des alibis une stratégie militaire et diplomatique dans l’impasse, mais il doit être l’ambition autour de laquelle tout doit s’organiser.

Par Vincent Williams

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