S’adressant à des étudiants de Pretoria à l’occasion de la rentrée scolaire, Mme Motshekga a affirmé le lundi 15 février 2020 que le gouvernement « avait fait de l’éducation une priorité parce qu’il sait que c’est uniquement via l’éducation que nous pouvons relever certains défis […] Un homme éduqué ne violera pas ».
Dans une vidéo postée par l’un des principaux réseaux télévisés du pays, Newzroom Afrika, on entend les étudiants répondre à l’unisson : « Si, ils le font. » « Oh, vraiment ? Je pensais qu’ils devaient être un peu éduqués pour ne pas faire certaines choses », répond alors la ministre.
Les propos de la ministre sud-africaine de l’éducation de base ont créé un véritable tolet
La ministre sud-africaine de l’éducation de base, Angie Motshekga, le lundi 15 février dernier , pour avoir sous-entendu que les hommes ayant fait des études ne violaient pas, dans un pays ravagé par le fléau des violences contre les femmes. Selon les statistiques officielles, la police recueille 110 plaintes pour viol chaque jour en Afrique du Sud.
L’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition a aussi pointé du doigt les propos sur le viol du ministre et par conséquent à indiquer que la ministre « retire ses propos et présente des excuses ». « Ces commentaires sont totalement inappropriés et imprudents, alors que la crise généralisée du viol en Afrique du Sud ne connaît aucune frontière sociale, économique ou liée au niveau d’éducation », indique le parti dans un communiqué.
L’opposant Mmusi Maimane, dirigeant du mouvement One South Africa, a étrillé la ministre pour son « manque de compréhension » au sujet du viol et des violences sexistes dans le pays. « Nous avons urgemment besoin d’un nouveau ministre de l’éducation de base », a-t-il estimé.
Pour la ministre, le viol a un rapport avec le pouvoir et l’éducation des garçons
Devant la tempête de critiques déclenchée sur les réseaux sociaux, la ministre a tenté de s’expliquer dans un communiqué. Elle a indiqué que le viol était lié au pouvoir et que le gouvernement souhaitait éduquer les garçons à gérer « les relations de pouvoir entre hommes et femmes dès le jeune âge ».
«Éduquer les hommes à propos des relations de pouvoir est aussi important dans le combat contre le viol. Par conséquent, mes remarques ne doivent pas être sorties de leur contexte de l’éducation des enfants pour qu’ils se développent et deviennent de meilleures personnes.»
Angie Motshekga
LPPNEWS avec AFP
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