Gabon: 2 morts par balle au Gabon pour un concert de casseroles CONTRE LES MESURES ANTI-COVID

Des échauffourées entre la police et des manifestants au Gabon ont causé deux morts. Les protestataires contestent le durcissement des mesures gouvernementales contre la propagation du Covid-19, notamment un couvre-feu imposé à partir de 18 heures.

Beaucoup de Gabonais sont en colère à la suite de nouvelles mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation du Covid-19. Depuis la soirée de mercredi 17 février, des habitants organisent le soir des concerts de casseroles pour protester contre l’annonce du couvre-feu à 18 h et l’obligation d’effectuer un test de dépistage pour se rendre notamment à l’église et au restaurant.

Le mouvement a donné lieu à des débordements 

L’appel a été lancé sur les réseaux sociaux. Chaque soir, les habitants sont invités à taper sur des casseroles à 20 h, pendant cinq minutes, pour protester contre de nouvelles mesures plus strictes entrées en vigueur le 13 février : couvre-feu à 18 h (initialement fixé à 20 h), obligation de présenter un test PCR pour accéder à un lieu de culte ou à un restaurant, alors que les bars sont fermés depuis mars 2020.   

Le mouvement était timidement suivi le premier soir. Mais dans la soirée du 18 février, il a pris de l’ampleur et s’est étendu à plusieurs quartiers de la capitale Libreville et de Port-Gentil. Les rues de Libreville et Port-Gentil ont été le théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et les habitants de certains quartiers. Pour cause, une protestation contre les nouvelles mesures prises récemment par le Gouvernement exprimées à travers le « mouvement des casseroles’’ et réprimée par les forces de l’ordre.

Plusieurs vidéos ont été relayées sur les réseaux sociaux.

A la suite des heurts deux personnes sont mortes à Libreville au Gabon, jeudi 18 février

«Dans des circonstances non encore élucidées, deux personnes à Libreville ont subi des blessures par balles et en ont succombé», a déclaré Serge Hervé Ngoma, le commandant en chef de la police dans un message diffusé sur les réseaux sociaux. En outre, il a ajouté qu’une enquête avait été ouverte pour élucider les circonstances de ces décès.

Dénonçant une « répression aveugle et sanglante », l’ancien ministre Alexandre Barro Chambrier, désormais opposant, a demandé « que toute la lumière soit faite sur les circonstances qui ont entraîné la mort de ces jeunes compatriotes afin que les coupables soient identifiés et traduits en justice »via son compte Facebook.

La révolte des casseroles

À la suite d’un durcissement des mesures de lutte contre la pandémie, le mouvement dit des «casseroles» a été lancé en guise de protestation. Chaque soir, à partir de 20 h, les Gabonais sont invités à se mettre devant les portes ou fenêtres et à taper sur une casserole durant 5 minutes.

Durcissement des dispositions face à l’aggravation de la situation sanitaire

Au cours d’une conférence de presse, vendredi 12 février, le gouvernement a annoncé le durcissement des dispositions contre la propagation du Covid-19.

Entre autres mesures prises: un couvre-feu dès 18 heures, plus de déplacements sans autorisation spéciale hors de Libreville et ses environs, les vols internationaux limités à deux par semaine et par compagnie, amende ou fermeture d’un mois pour les commerces qui ne respecteront pas les mesures barrières.

Justifiant le renforcement des mesures, le ministre de la Santé Guy Patrick Obiang Ndong a expliqué qu’elles étaient nécessaires devant la menace des nouveaux variants du Covid-19 et la contamination des plus jeunes.

«Nous nous rendons compte qu’en janvier, la tranche d’âge comprise entre 10 et 19 ans a été fortement touchée par la pandémie de Covid-19», a-t-il déclaré à la presse.

De nouvelles mesures jugés plus mortels que le COVID-19

Un arsenal jugé trop contraignant pour de nombreux citoyens comme Apollinaire Okoué. Commerçant à Libreville dans la capitale gabonaise, il ne cache pas sa frustration et son inquiétude pour ses affaires.

«Avec le couvre-feu qui débute tous les jours à 18h, il faut fermer son commerce assez tôt pour arriver à rallier la maison à temps, sinon on tombe sous le coup des amendes.

Paul T, un autre résident de Libreville, estime comme beaucoup d’autres que ces restrictions sont complètement arbitraires. Pour lui, «rien ne justifie vraiment cette décision d’instaurer un couvre-feu à partir de 18h et de laisser les gens libres de leurs mouvements le reste de la journée».

«C’est comme si le virus n’était virulent qu’à partir de 18h. On ne comprend rien. Je suis employé dans une entreprise locale et je dois produire un test Covid négatif chaque semaine. En plus, c’est à moi d’en supporter le coût. Il y a vraiment anguille sous roche!» 

Les habitants sont confrontés à l’irrégularités des transports

 » Avec ses mesures drastiques, nous avons l’impression que ce gouvernement a un plan diabolique. Le COVID ne tue pas, mais c’est la mauvaise gestion et la manipulation. Nous n’arrivons pas à vaquer à nos occupations quotidiennes par faute de transports ». a déclaré un résident de la capitale, Libreville, à LPPNEWS via l’application de messagerie WhatsApp.

Face au vent de contestation qui souffle dans ce pays d’Afrique centrale et après la dernière tragédie, Rose Christiane Ossouka Raponda, Première ministre du pays, a annoncé le 19 février des mesures d’assouplissement. 

«Conscient des difficultés engendrées par cette pandémie, le gouvernement a pris la décision de rendre de nouveau gratuits les tests Covid-19 dont le coût était de 5.000 francs CFA (7,6 euros). Par ailleurs, pour faciliter les déplacements des populations, il a augmenté le nombre de bus en circulation et prorogé la gratuité des transports», a fait savoir la Première ministre.

Un assouplissement qui semble-t-il ne satisfait pas les manifestants, d’autant que le couvre-feu de 18h a été maintenu. Le soir même, plusieurs villes du pays ont de nouveau bravé l’interdiction de déplacement pour manifester dans la rue, tout en faisant résonner leurs casseroles. Mais cette fois-ci, de nouvelles confrontations avec les forces de l’ordre n’ont pas été signalées.

Le Gabon compte plus de 13.500 cas de contamination et a enregistré 75 décès. Les mesures annoncées par le gouvernement le 15 février ont fait suite à la découverte du variant britannique du coronavirus dans le pays.

LPPNEWS AVEC SPUTNIK

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