L’Agence européenne des médicaments tenait un point presse ce mardi afin de faire le point sur l’enquête concernant le vaccin AstraZeneca. L’AEM se veut rassurante avant de rendre son verdict jeudi.
L’Agence européenne des médicaments (EMA) a fait le point, ce mardi, sur l’enquête visant des cas possibles de caillots sanguins qui pourraient être liés au vaccin AstraZeneca contre le coronavirus, après la suspension de l’utilisation de ce dernier dans plusieurs pays.
La directrice exécutive de l’EMA, Emer Cooke, a expliqué que l’agence prend « la situation très au sérieux et évalue tous les effets secondaires rares ». Une enquête est en cours sur les effets possibles du vaccin d’AstraZeneca. Un réseau d’experts, ayant des compétences particulières en coagulation et tous les troubles de la famille de l’embolie pulmonaire, surveille la situation de près. Une décision sera prise dans la foulée de la réunion extraordinaire de ce jeudi.
Les avantages priment
L’Irlandaise a tenté de rassurer. « Quand on vaccine des millions de gens, c’est inévitable d’avoir des incidents graves ou des maladies qui apparaissent après vaccination », a rappelé Emer Cooke face aux journalistes. « Une situation comme celle-ci n’est pas inattendue lorsqu’on vaccine des millions de personnes », explique Emer Cooke. À ce stade, rien ne permet de dire que le vaccin d’AstraZeneca est responsable des cas de thrombose
L’enquête est en cours. Des résultats seront communiqués dès ce jeudi, lors d’une réunion extraordinaire. L’EMA est convaincue que les avantages apportés par ce vaccin, y compris la prévention de la mort, dépassent de loin les risques que représente ce vaccin. C’est une décision des autorités de santé. Il reste important de signaler tous les effets secondaires néfastes aux autorités compétentes.
Des mesures seront décidées ce jeudi
L’EMA avait annoncé lundi que son comité de sécurité « examinerait plus en détail les informations » sur le vaccin après que plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, ont suspendu son utilisation par précaution en raison de craintes liées à des caillots sanguins, sans lien avéré à ce stade.
En Belgique, six cas d’événements thromboemboliques et d’autres affections liées à des caillots sanguins survenus après une injection du vaccin d’AstraZeneca ont été jusqu’à présent signalés.
Le régulateur européen avait également indiqué convoquer une réunion extraordinaire jeudi pour décider de « toute mesure supplémentaire qui pourrait être nécessaire », assurant toutefois que le vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca et l’université d’Oxford restait sûr à utiliser.
Les experts de l’Organisation mondiale de la santé se réunissaient également mardi pour discuter du vaccin.
Six cas signalés en Belgique
Dans l’après-midi, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a en outre mis à jour la situation en Belgique. Six cas d’événements thromboemboliques et d’autres affections liées à des caillots sanguins survenus après une injection du vaccin d’AstraZeneca ont été jusqu’à présent signalés dans notre pays. « Ces cas ont été signalés récemment, après que des inquiétudes ont été soulevées dans différents pays de l’Union européenne, bien qu’ils se soient produits avant la récente couverture médiatique », précise l’AFMPS.
L’agence fédérale des médicaments rappelle que chaque année, plusieurs milliers de personnes dans l’Union européenne développent des caillots sanguins pour diverses raisons. « L’incidence des événements thromboemboliques chez les personnes vaccinées ne semble pas être généralement plus élevée que dans la population générale », ajoute-t-elle.
L’AFMPS appelle les personnes qui pensent subir un effet indésirable à la suite d’une vaccination à le signaler via le site internet http://www.notifieruneffetindesirable.be.
De son côté, le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke a tenu à rappeler que sur les 17 millions de personnes ayant reçu une dose du vaccin développé par AstraZeneca en Europe et au Royaume-Uni, seuls 15 ont développé une Thrombose veineuse profonde (DVT) et 22 une embolie pulmonaire (PE), soit 0,0002% de cas. C’est moins que les 0,009% craints au départ.
Le patron d’AstraZeneca « sur la sellette »
Une ministre française a souligné ce mardi qu’AstraZeneca a « une responsabilité contractuelle » de livraison de ses vaccins à l’Union européenne, en affirmant que le patron du laboratoire était « sur la sellette ». La firme a avoué en janvier ne pouvoir livrer au premier trimestre qu’un tiers des 120 millions de doses promises aux 27 États membres de l’UE.
La ministre déléguée chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a précisé, sur la radio France Info, qu’AstraZeneca ne devrait livrer que « 25% des doses prévues » du vaccin développé par le groupe pharmaceutique suédo-britannique avec l’université d’Oxford, dans le contrat avec l’UE sur les mois de mars-avril. Pour Mme Pannier-Runacher, « il y a une question de responsabilité des dirigeants du laboratoire et des membres de son conseil d’administration ».
Source l’Echo
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