
L’ex-chef de l’État centrafricain François Bozizé a pris la tête de la rébellion qui a lancé il y a quatre mois une offensive pour renverser le président Faustin Archange Touadéra, réélu en janvier, et désormais en recul après avoir pris le contrôle de plusieurs villes.
Le porte-parole de la CPC, Serge Bozanga, a indiqué à l’AFP que François Bozizé avait répondu favorablement à « l’appel » des six groupes armés membres de la CPC, lui « demandant de prendre la tête » de la coalition « en qualité de coordinateur général ».
Mi-décembre, six des plus puissants groupes armés qui contrôlaient les deux-tiers de la Centrafrique, en guerre civile depuis huit ans, se sont alliés au sein de la CPC, puis ont lancé une offensive contre le régime du président Touadéra.
Depuis une attaque sur Bangui repoussée le 13 janvier, les rebelles sont en recul. Ils se sont heurtés à des forces bien mieux armées et équipées: quelque 12.000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de Minusca, présents depuis 2014, mais aussi des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes dépêchés fin décembre par leurs pays à la rescousse de M. Touadéra et d’une armée démunie.
– « Asphyxier » la ville –
La CPC a cherché à couper le trafic sur les routes nationales 1 et 3, un axe routier vital qui relie la capitale de ce pays enclavé au Cameroun voisin, pour tenter « d’asphyxier » la ville, selon l’ONU.
Les forces pro-gouvernementales ont alors mené une contre-offensive pour libérer les villes de Boda, Boali, Bossembélé, Bossemptélé, Yaloké et Beloko, ouvrant l’axe de ravitaillement vital reliant la capitale Bangui au Cameroun.
M. Bozizé, arrivé au pouvoir en 2003 à la suite d’un coup d’Etat avant d’en être chassé en 2013, s’était porté candidat pour l’élection présidentielle du 27 décembre.
Sa candidature avait été invalidée début décembre par la Cour constitutionnelle au motif notamment qu’il était sous le coup de sanctions de l’ONU pour son soutien présumé à des milices d’autodéfense coupables, selon les Nations unies, de crimes de guerre et contre l’humanité au paroxysme de la guerre civile en 2013 et 2014.
Dès que la coalition avait annoncé « marcher sur Bangui », le 19 décembre, M. Touadéra avait accusé M. Bozizé d’être à la tête de la CPC, ce qu’avait nié le parti de l’ancien chef de l’Etat, renversé en 2013 par la rébellion de la Séléka, ce qui avait fait sombrer le pays dans la guerre civile.
Le jour de l’élection présidentielle, M. Bozizé avait néanmoins apporté son soutien à la CPC.
Le 4 janvier, une enquête a été ouverte à son encontre, notamment pour « rébellion ».
Le président Touadéra a été réélu à l’issue d’un premier tour contesté, où moins d’un électeur sur deux a pu se rendre aux urnes en raison des violences des groupes armés.
Avec AFP