En Côte d’Ivoire, les ravages de la pêche illégale

A Grand-Béréby, en mars 2021, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, les grosses pinasses sont remontées sur la plage avant la nuit. Au loin, les grandes pirogues des pêcheurs ghanéens. YOUENN GOURLAY

Dans ce pays côtier, la corruption et le manque de surveillance favorisent les pratiques irresponsables, notamment de la part d’équipages chinois.

Une dizaine de pinasses, voiles dressées, regagne le rivage de Grand-Béréby, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Sur le sable doré, les pêcheurs – tous originaires du Liberia voisin – et des jeunes du coin tirent sur des cordes pour remonter les embarcations. Leurs chants accompagnent le mouvement. Mais si les bateaux en bois pèsent lourd, les cales font peine à voir. Au fond, ne reposent que quelques sardines et des petits poissons bien trop jeunes.

Pendant des années pourtant, les eaux chaudes de la région, habitat naturel de nombreuses espèces, faisaient le bonheur des pêcheurs. « Quand j’étais petit, on trouvait de tout : thons, mâchoirons, mérous…, énumère Winner Boniface, vice-président de la communauté libérienne locale. Aujourd’hui, on ne trouve presque plus rien et nos salaires ont fortement diminué. »

Comme ailleurs sur la côte ivoirienne, Grand-Béréby accueille, depuis plusieurs décennies, des pêcheurs venus du Liberia et du Ghana. Ces derniers sont équipés de pirogues à moteur bien plus grandes et de techniques plus efficaces pour ramener de gros poissons. Pour autant, les uns comme les autres disent avoir aujourd’hui du mal à remplir leurs filets. Parfois en conflit, les deux communautés s’accordent sur la cause du problème : les« navires chinois », comme ils les désignent, souvent visibles au loin et décrits comme sans foi ni loi.

Ces derniers temps, de nombreux témoignages, des images et des vidéos révèlent l’importance de la pêche illégale le long des côtes ivoiriennes. Pêchant souvent de nuit, dans les eaux dédiées à la pêche artisanale, les équipages – majoritairement chinois malgré leur pavillon ivoirien – n’hésitent pas à enfreindre les lois en vigueur pour ramener le maximum de poissons. L’absence de contrôles leur laisse les coudées franches.

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