
Le Malawi a incinéré mercredi plus de 19 610 doses d’immunisation AstraZeneca à l’hôpital central de Lilongwe, ladite capitale, dont la date de péremption était dépassée depuis mi-avril, les autorités affirmant que leur destruction s’imposait pour rassurer un pays encore méfiant à l’égard des vaccins. Des doses sans récipiendaires qui ont fini par se périmer.
Des doses d’Astra Zeneca présentées à la ministre de la Santé Khumbize Kandodo Chiponda (d) à l’hôpital central de Kamuzu à Lilongwe le 19 mai 2021
Vaccin contre le Covid-19: la défiance des Malawites menace le bon déroulement de la campagne
La mesure vise à montrer que ces vaccins « ne seront pas utilisés », a expliqué la ministre de la Santé, Kumbize Kandodo, lors d’une brève cérémonie devant l’incinérateur de l’hôpital central Kamuzu de Lilongwe, la capitale.
Le pays a acquis trois lots d’AstraZeneca: 300.000 dans le cadre du programme Covax, 50.000 d’Inde et 102.000 doses de l’Union africaine (UA).
« Lorsque le lot de l’UA est arrivé ici, il avait une durée de conservation de deux semaines et malheureusement, pendant ces deux semaines, nous n’avons pas pu tout absorber, principalement en raison de la propagande contre le vaccin AstraZeneca, même si nous avons essayé de rassurer les Malawites », a ajouté Mme Kandodo.
« Nous avons fait de notre mieux, c’est pourquoi il ne nous en reste que 16.000 », a-t-elle fait valoir.
Depuis le début de la campagne en mars, le pays n’a vacciné que 300.000 personnes pour une population de 17,5 millions, avec un objectif fixé à onze millions.
« On ne veut perdre aucun vaccin, car nous avons beaucoup de gens à vacciner mais (…) nous devons retirer tous les médicaments périmés du système » de santé, a encore déclaré la ministre.
Malgré l’assurance de l’OMS, la Malawi a retiré les doses périmées
Le gouvernement a été informé de l’avis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) selon lequel ces doses peuvent être utilisées dans les trois mois suivant la date d’expiration. Mais, la décision avait déjà été prise et les doses avaient déjà commencé à être retirées, lors de cette annonce, a-t-elle précisé.
Une situation qui s’expliquerait notamment par « la propagande contre AstraZeneca » selon la ministre, qui a estimé que le pays avait fait « de son mieux », avant de retirer les doses malgré les assurances de l’OMS que le produit pouvait être utilisé dans les trois mois suivant la date indiquée.
300 000 personnes vaccinées
Depuis le début de la campagne en mars, le Malawi n’a vacciné que 300 000 personnes pour une population de 17,5 millions d’habitants. Comme dans d’autres pays, la crainte d’effets secondaires, des rumeurs mettant en cause la sûreté du vaccin, ou affirmant qu’il provoque l’impuissance, ont provoqué la méfiance de la population.
Les doses vaccins périmés sur le sol continent africain
Une situation qui rappelle celle du Soudan au Sud, contraint de détruire fin avril 60 000 doses périmées d’AstraZeneca. Là aussi, les vaccins n’avaient une durée de vie que de deux semaines à leur arrivée à Juba.
Avec AFP