Au Mali, à la suite de l’annonce du remaniement ministériel ce lundi 24 mai, la situation s’est dégradée à Bamako. Des hommes armés se sont rendu au domicile officiel du Premier ministre Moctar Ouane. Le président et le Premier ministre ont été conduits dans le camp militaire de Kati, près de la capitale dans la soirée.
Le président Bah N’Daw, le Premier ministre Moctar Ouane, leur tout fraîchement nommé ministre de la Défense le général Souleymane Doucouré et d’autres « collaborateurs » ont été conduits par les armes hier au camp militaire de Kati. Cette ville-garnison, située à une quinzaine de kilomètres de la capitale, est l’ancien fief de l’ex-junte. Il a été demandé à leurs chauffeurs et gardes qui les accompagnaient de redescendre sans eux vers la capitale malienne,
Le vice-président de la transition au Mali, le Colonel Assimi Goïta s’est fendu d’un communiqué ce mardi, relayé sur les ondes de la télévision d’État malienne. Le patron du CNSP dit avoir placé le Président et son Premier ministre, « hors de leur prérogatives ».
Selon le communiqué, Assimi reproche au Premier ministre d’avoir composé le nouveau gouvernement, « en accord avec le Président de transition », mais « sans concertation avec le vice-président », qui n’est autre que sa propre personne. Toutefois, le communiqué ne précise pas clairement si les deux dirigeants maliens sont définitivement démis de leur fonction ou pas. S’agirait-il d’un coup récent d’État militaire ?
Mécontentement des militaires après l’annonce du remaniement ?
Les militaires n’ont pas davantage fait de communiqué pour expliquer ces initiatives mais selon plusieurs sources, c’est le colonel Sadio Camara, qui venait tout juste de perdre son fauteuil à la Défense, et le colonel Assimi Goïta, vice-président de transition et leader de la junte pourtant officiellement dissoute, qui sont à l’origine de ce coup de force.
Le colonel Goïta redevient-il à nouveau le Président du pays qui, affronte une crise depuis l’éviction au pouvoir d’IBK.
Dans un communiqué rendu public dans la nuit du lundi, la CEDEAO et l’UA ont exigé la « libération immédiate et sans conditions » du Président, du Premier ministre ainsi que leurs collaborateurs.
Le médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan est attendu à Bamako, apprend-on.