Guinée: l’activiste Oumar Sylla du FNDC condamné en appel à 3 ans de prison ferme

Manifestation du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) le 6 janvier 2020 à Conakry. CELLOU BINANI / AFP

La décision de la cour d’Appel de Conakry dans le dossier Oumar Sylla ‘’Foniké  Mengué’’  du FNDC est tombée ce jeudi, 10 juin 202S. sur la base de l’article  519 et suivant du code de procédure pénale, il a été condamné en première instance à 11 mois de prison, puis 2 ans de prison requis par le procureur en appel, le responsable à la mobilisation et des antennes du Front national pour la défense de la Constitution Oumar Sylla alias Foniké Mengué a été finalement condamné à 3 ans de prison ferme par le juge Saïdou Kéita, le premier président de la cour d’appel. Jugement que les défenseurs des droits de l’homme et les acteurs de la société civile jugent excessif.

Au milieu d’une foule compacte, majoritairement vêtue de t-shirts frappés de son effigie, qui l’accompagnait à sa sortie de la salle d’audience où il venait d’être condamné à 3 ans de prison ferme, le « leader des jeunes » – comme beaucoup l’appellent affectueusement ici – a dressé  le poing et remercié ses soutiens.

Une trentaine de partisans de l’opposant ont manifesté leur réprobation dans la salle et aux abords de la Cour d’appel, dans le centre de Conakry, en scandant des slogans comme « Justice corrompue », « Abus de 3e mandat » ou encore « Alpha Condé zéro », a constaté un correspondant de l’AFP.

« Justice, corrompue, justice, corrompue, à bas le 3e mandat »

Pour Abdourahmane Sanoh, le leader du Front contre un troisième mandat d’Alpha Condé, cette condamnation est une source de motivation supplémentaire. « En Guinée encore, la justice est dans les mains des politiques, on est dans un déni de démocratie, et c’est vraiment regrettable pour notre pays, mais, en même temps cela est un motif d’engagement supplémentaire, de motivation et de galvanisation et je crois que nous n’avons pas d’autre choix que de continuer ce combat jusqu’à ce que le peuple soit libéré de cette dictature ».

Bailo Barry, acteur de la société civile ajoute : « Ils (les dirigeants guinéens, Ndlr) pensent faire du mal aux opposants au 3e mandat, ils pensent faire du mal aux acteurs de la société civile, mais qu’ils comprennent tout simplement que la roue tourne, et qu’ils ne sont pas là pour longtemps. Nous avons vu Foniké Mengué très fort, et nous autres nous continuons à l’encourager, et je sais qu’il tiendra le coup parce que ça ne durera pas pour longtemps. On ne lâchera pas, il faut que le droit soit dit dans cette affaire ».

Les avocats de M. Sylla ont indiqué qu’ils introduiraient un pourvoi en cassation devant la Cour suprême.

M. Sylla était initialement poursuivi dans deux affaires devant deux tribunaux distincts, pour « diffusion de fausses nouvelles et menaces de mort » d’une part, et « attroupement illégal non armé, participation à une manifestation interdite et trouble à l’ordre public » de l’autre.

Il avait été relaxé le 11 janvier dans la première affaire, mais le Parquet avait fait appel. Dans la deuxième affaire, il avait été condamné le 28 janvier à 11 mois de prison, et avait fait appel. Les deux affaires avaient finalement été jointes par la Cour d’appel.

Lors de son procès en appel, M. Sylla n’a pas répondu aux questions du procureur qui lui demandait s’il reconnaissait avoir dit sur une radio privée que M. Condé « est un dictateur, un sanguinaire, un tueur » ou avoir « demandé à la foule de constituer un assaut final sur les institutions ».

M. Sylla est le responsable de la mobilisation du FNDC, coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile qui a mobilisé pendant des mois à partir d’octobre 2019 contre un troisième mandat du président Condé.

La contestation, plusieurs fois brutalement réprimée, a fait des dizaines de morts. M. Condé, 83 ans, a néanmoins été proclamé vainqueur dès le premier tour de la présidentielle du 18 octobre dernier.

On notait dans la salle d’audience la présence du coordinateur national du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution), M. Abdourahamane Sanoh et d’autres responsables de mouvements anti troisième mandat du Président  Alpha Condé

A la prononcée du verdic par le juge Seydou Keita contre Foniké  Mengué des jeunes dans la salle ont scandé « vive Foninké Menguè, justice zéro, justice corrompue ».

Oumar Sylla  »Foniké Menguè », qui retourne ainsi en prison pour purger sa peine a promis de poursuivre « le combat jusqu’au bout ».

Rappelons que  cet activiste du FNDC a été poursuivi pour « participation à un attroupement non armé suivi d’effets pour communication et divulgation de fausses informations, menaces notamment de violences ou de mort.

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