Lors de sa rencontre historique avec le nouvel locataire de la présidence, l’ancien prisonnier politique de la Haye a insisté fortement pour la libération des détenus politiques depuis la crise politique de 2010. Il a présenté une liste de 110 prisonniers incarcérées pour des raisons politiques dans les prisons macabres sur laquelle figure celui de Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul, chef de Protocole de l’ancien président de l’assemblée nationale SOROKGUILLAUME.
Pour Laurent Gbagbo, on peut gouverner sans pour autant se présenter comme le bourreau impitoyable eau de son peuple.
Gbagbo devant les épouses des détenus des crises politiques ce lundi 2 août 2021 à son quartier général à Cocody Attoban. L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a entamé des consultations politiques.
Ces épouses venues très nombreuses sont regroupées au sein de trois (03) associations : L’association des femmes et familles des détenus d’opinion en Côte d’Ivoire (AFFDOCI) présidée par Mme Désirée Douati, le Collectif des femmes et parents des détenus politiques de la Crise post-électorale de Côte d’Ivoire (COFED) présidée par Mme Simone Datte et le collectif des femmes de GPS présidé par Mme Anne Marie Bonifon.
Devant ces hôtes, l’ancien pensionnaire de la présidence de la République a rappelé la nécessité de la réconciliation en Côte d’Ivoire.
Mme Dosso Seydou, parlant au nom des épouses des détenus proches du GPS, a évoqué les situations difficiles dans lesquelles les femmes des détenus vivent. Elle a exprimé les difficultés dans lesquelles vivent les conjointes des détenus politiques.
« 𝑀. 𝐿𝑒 𝑃𝑟𝑒́𝑠𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡 𝐿𝑎𝑢𝑟𝑒𝑛𝑡 𝐺𝑏𝑎𝑔𝑏𝑜, 𝑚𝑜𝑛 𝑚𝑎𝑟𝑖 𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑒́𝑡𝑒𝑛𝑢 𝑒𝑛 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑜𝑛 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑀𝑎𝑐𝑎. 𝐽𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑗𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑠 𝑚𝑒̀𝑟𝑒 𝑑𝑒 6 𝑒𝑛𝑓𝑎𝑛𝑡𝑠. 𝐽𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑠 𝑢𝑛𝑒 𝑠𝑖𝑚𝑝𝑙𝑒 𝑣𝑒𝑛𝑑𝑒𝑢𝑠𝑒 𝑑’𝑎𝑢𝑏𝑒𝑟𝑔𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑎𝑢 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑒́ 𝑒𝑡 𝑗𝑒 𝑛𝑒 𝑝𝑒𝑢𝑥 𝑝𝑎𝑠 𝑠𝑢𝑏𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟 𝑎𝑢𝑥 𝑏𝑒𝑠𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑎𝑚𝑖𝑙𝑙𝑒. 𝑀𝑜𝑛 𝑓𝑖𝑙𝑠 𝑛’𝑎 𝑝𝑢 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑖𝑛𝑒𝑟 𝑙’𝑎𝑛𝑛𝑒́𝑒 𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒̀𝑟𝑒 faute de moyens financiers. 𝑁𝑜𝑢𝑠 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑜𝑛𝑠 𝑝𝑎𝑟𝑑𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑝𝑙𝑎𝑖𝑑𝑒𝑟 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑛𝑜𝑠 𝑚𝑎𝑟𝑖𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑞𝑢’𝑖𝑙𝑠 𝑠𝑜𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑖𝑏𝑒́𝑟𝑒́𝑠, 𝑝𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑠𝑜𝑢𝑓𝑓𝑟𝑜𝑛𝑠 𝑒́𝑛𝑜𝑟𝑚𝑒́𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑀. 𝐿𝑒 𝑃𝑟𝑒́𝑠𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡 𝐿𝑎𝑢𝑟𝑒𝑛𝑡 𝐺𝑏𝑎𝑔𝑏𝑜. 𝑁𝑜𝑢𝑠 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑒𝑛 𝑠𝑢𝑝𝑝𝑙𝑖𝑜𝑛𝑠 , 𝑓𝑎𝑖𝑡𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑛𝑜𝑠 𝑚𝑎𝑟𝑖𝑠.»
Gbagbo a fait savoir la nécessité de la réconciliation dont il parle, s’adresse aux autres.
« Quand je dis qu’il faut faire la réconciliation, c’est aux autres que je parle parce que moi, je n’ai pas de problème. Je n’ai de problème avec personne. La politique, on ne m’a pas obligé à la faire. C’est moi-même qui me suis levé et j’ai dit, “je vais faire de la politique, je vais m’occuper des problèmes des Ivoiriens”. Alors, si je rencontre des problèmes dedans, pour moi, c’est normal. Parce que les problèmes que je rencontre, c’est parce que j’ai voulu m’occuper des problèmes des autres. Quand tu veux t’occuper de ta famille, tu n’as pas de problème. Mais quand tu veux t’occuper de toutes les familles, tu t’organises avec des gens pour ça. C’est ce qu’on appelle les partis politiques. Et en face, d’autres s’organisent et se disent : “ pourquoi il veut s’occuper de nous, de nos problèmes ?” Et on te combat ! C’est ce qu’on appelle aussi les autres partis politiques. Donc, pour tous les problèmes que je rencontre sur la route politique, je n’en veux à personne parce que personne ne m’a obligé à aller faire la politique. C’est moi qui ai décidé de faire de la politique et je vais la faire encore », a-t-il affirmé pour commencer.
Gouverner, mais non à la privation des libertés individuelles
Aussi Laurent Gbagbo a rappelé qu’en 10 années de pouvoir, il n’a sous son règne emprisonné aucun homme politique. Dans sa déclaration, l’ancien Laurent Gbagbo a affirmé qu’il n’avait pas privé la liberté en aucun politique lors de ses 10années de pouvoir. Pour ce fait, il restera au coté des épouses des détenus jusqu’à la libération des derniers
« J’ai fait 10 ans au pouvoir. Citez-moi un seul homme politique que j’ai mis en prison pendant ces 10 ans (…) la politique suivait son cours, les voleurs, les assassins, les mauvais chauffeurs, y’en a même qui étaient mes adversaires mais je ne les ai jamais arrêtés. Mesdames, je suis avec vous tant que vos conjoints ne seront pas sortis de prison. Notre combat est de faire en sorte qu’il n’y ait plus jamais de prisonniers d’opinion en Côte d’Ivoire (…) », a lâché Laurent Gbagbo.
Vincent Hagar Williams