
La situation est confuse le lundi matin à Ouagadougou après des tirs entendus la veille. Un dispositif sécuritaire important a été constaté devant la Télévision Nationale. Des militaires lourdement armés y sont postés, intimant l’ordre aux badauds curieux de ne pas se hasarder de plus près. Aucun communiqué officiel n’a été prononcé jusque-là.
Vers 10 heures un groupe de manifestants été aperçus à la télévision nationale pour manifester leur soutien aux militaires lourdement armés. Ensuite, ils se sont dirigés notamment à motos vers la Place de la Nation,lieu symbolique de revendications en chantant l’hymne national.On les entendait dire : « Vive l’Armée » ; « On est sauvé »; etc.
Dans la foule, on aperçoit des ex jeunes leaders du CDP de Blaise Compaoré.
«Aujourd’hui c’est la liberté c’est tout le peuple qui est sauvé » a lancé l’ancien président des jeunes du CDP , Mathias Ouédraogo
Pour Anaïs Drabo, membre du «Mouvement sauvons le Burkina», cette situation est salvatrice . Elle ne cache pas sa joie «Nous sommes contents parce que le pouvoir est au peuple. Nous avons lutté pour que le pays soit libéré.»
Mme Drabo prévient «Nous ne sommes pas sortis pour les intérêts d’un homme. Nous allons veiller à ce que celui qui va prendre le pouvoir soit là, pour la cause du peuple». Elle confie qu’elle vient d’être libérée après une détention de 72 heures à gendarmerie nationale , pour cause de la manifestation du 22 janvier dernier.
Selon August Komsongo , l’Armée a le soutien de la population . En ce qui concerne la durée de la transition, il laisse entendre que les militaires peuvent «rester pendant plus de dix ans, pourvu que la paix revienne au Burkina Faso.»
Malgré la situation préoccupante les Ouagalais vaquent à leurs occupations. La circulation est tranquille avec des policiers qui régulent le trafic.