
Vendredi 11 mars 2022, l’athlète de Nancy Oumar Dembélé a été renvoyé au Mali. Hébergé dans une famille à Bamako, le jeune homme espère un jour pouvoir revenir en France.
Sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français depuis le 21 janvier 2022, Oumar Dembélé a été renvoyé à Bamako (Mali), le vendredi 11 mars 2022.
Licencié au club Nancy Athlétisme Métropole pendant trois ans, le jeune homme, originaire du Mali, a quitté le centre de rétention de Metz pour Paris, avant d’embarquer pour le Mali.
Soutenu jusqu’au bout par les membres de son club d’athlétisme
Dès l’aube, vendredi 11 mars, un comité de soutien d’une trentaine de personnes, dont principalement des membres de son club d’athlétisme de Nancy, a fait le déplacement jusqu’au centre de rétention de Metz.
Malgré les messages bienveillants sur leurs pancartes, ses soutiens n’ont rien pu faire pour le retenir. Le jeune homme a été transféré vers Paris, puis conduit à l’aéroport. « Ca m’a vraiment touché au cœur de voir que des personnes étaient derrière moi », confie le jeune athlète avec émotion.
« Ils m’ont attaché et menotté pour me mettre dans l’avion »
« Les policiers sont venus me chercher à 6h du matin. Ils m’ont mis dans une voiture et m’ont fait sortir par une autre porte », raconte Oumar. A Paris, le jeune homme raconte avoir été pris en charge par une vingtaine de policiers, au total.
« Ils m’ont attaché et menotté pour me mettre dans l’avion. Personne n’est intervenu car ils ont menacé de mettre des amendes aux passagers qui tenteraient d’intervenir », relate le jeune homme.
Retour au Mali pour Oumar : « je n’ai pas d’amis ici, je ne connais personne ! »
Son avion a décollé vers 15h30 de Paris pour atterrir vers 20h à l’aéroport de Bamako. Par chance, Oumar a pu compter sur l’hospitalité de passagers de l’avion. « Quelqu’un m’attendait dehors à l’aéroport. Ils m’ont proposé de m’héberger », rassure-t-il.
Depuis son arrivée dans la capitale du Mali, Oumar est entré en relation avec la Fédération Malienne d’Athlétisme. « Je suis entré en contact avec la fédération et j’ai commencé l’entraînement depuis hier », explique le sportif aguerri. Le jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années, pratique sa passion comme un exutoire.
Dans la tête d’Oumar, l’incertitude demeure. « Je n’ai pas d’amis ici, je ne connais personne. Je n’ai aucune attache ! », souligne le jeune homme. Impossible pour lui de se projeter. « Il faut que je patiente pour voir comment les choses vont évoluer, mais j’espère bien revenir en France » conclut-il, avec émotion.