
Le Sénégal a enregistré ces derniers mois des tensions politiques qui ont conduit le pays à des élections législatives tendues et à des échauffourées au parlement. En vue de favoriser un climat apaisé, le chef de l’Etat propose une amnistie qui permettrait à ses rivaux de l’affronter dans les urnes
Le chef d’Etat sénégalais, Macky Sall (photo), a demandé à son nouveau ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, de mettre en place un programme d’amnistie qui permettrait à ses opposants politiques ayant perdu leurs droits de vote de retrouver leur éligibilité. L’information a été rendue publique par la presse locale, ce jeudi 29 septembre.
Cette décision intervient à moins de deux ans des élections prévues en 2024. Elle vise principalement l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, et Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade. Ces personnalités avaient été condamnés en 2018 et 2015, respectivement.
Cette annonce de Macky Sall vise à « apaiser les tensions politiques qui se sont réchauffées ces derniers mois, aboutissant à des élections législatives tendues et à des échauffourées au parlement », laisse entendre l’agence Reuters.
Selon certains médias locaux, cette idée d’amnistie aurait déjà été rejetée par le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Karim Wade, qui estime qu’elle « est pour les coupables et Karim Wade ne l’est pas ». Citant la secrétaire générale chargée de la communication du parti, Nafissatou Diallo, le journal annonce que la formation politique rejette « fermement » cette décision.
Même si Khalifa Sall et Karim Wade sont considérés comme des adversaires sérieux de l’actuel chef de l’Etat, le paysage politique compte désormais une nouvelle personnalité de premier plan. L’opposant Ousmane Sonko a réussi en quelques mois à organiser de grandes manifestations contre le parti au pouvoir qui a perdu, entre temps, sa majorité à l’Assemblée nationale.
Agence Ecofin