La France annule le visa du Nigérien Maïkoul Zodi, connu pour ses critiques des bases militaires occidentales

Cette décision intervient quelques jours après l’interdiction d’entrée et de séjour prononcée contre la militante suisso-camerounaise Nathalie Yamb.

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La France a annulé, jeudi 20 octobre, le visa de circulation sur son territoire du militant nigérien Maïkoul Zodi, réputé pour ses actions contre la présence des bases militaires occidentales, notamment françaises au Niger. « Ils [l’ambassade de France] m’ont envoyé tout à l’heure un courrier par e-mail pour me notifier l’annulation de mon visa. Demain [vendredi]j’irai à l’ambassade pour leur demander les raisons », a déclaré à l’AFP Maïkoul Zodi, qui est le coordinateur au Niger de Tournons la page (TLP), une coalition de plusieurs ONG.

« Je vous informe de l’annulation de votre visa de circulation […] valable du 03/05/2022 au 02/06/2023 », a écrit l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, dans ce courrier dont M. Zodi a transmis une copie à l’AFP. « Il convient de rappeler qu’un visa de circulation n’est pas un droit et qu’il est accordé généralement à des personnes qui sont amenées à se rendre souvent en France pour des raisons professionnelles, ce qui n’est pas le cas de M. Zodi », a précisé M. Itté à l’AFP, ajoutant qu’il pouvait « parfaitement déposer une demande de visa s’il a un projet de venue en France ou dans l’espace Schengen ».

Des forces « illégitimes »

Maïkoul Zodi est connu pour ses critiques acerbes contre la présence des bases militaires étrangères pour la lutte antidjihadiste, et notamment l’opération française « Barkhane », qui s’est partiellement repliée au Niger après son retrait du Mali voisin. TLP a organisé des manifestations à Niamey pour demander le départ de ces forces. « Nous avons besoin de la coopération française. Mais nous ne voulons pas que la France joue un rôle paternaliste au Sahel, expliquait en juin M. Zodi dans un entretien à l’AFP. Au fil du temps, ces forces sont devenues illégitimes parce qu’après dix ans d’existence, la situation ne fait qu’empirer. »

Cette décision intervient quelques jours après l’interdiction d’entrée et de séjour en France prononcée contre la militante suisso-camerounaise Nathalie Yamb, connue pour ses positions très hostiles à la présence française en Afrique, selon une information de Radio France internationale (RFI).

Dans sa lutte contre les mouvements djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI), le Niger bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis, qui ont des bases militaires à Niamey et dans la région d’Agadez (nord). En avril, le Parlement nigérien a voté en faveur d’un texte autorisant le déploiement sur son territoire de forces étrangères, notamment françaises, pour combattre les djihadistes.

Le Monde avec AFP

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