Italie. “Débarquements sélectifs” de migrants : le bras de fer entre les ONG et Rome se poursuit

PHOTO / ORIETTA SCARDINO / AFP

Les 5 et 6 novembre, le gouvernement italien a consenti à faire descendre les femmes, les enfants et les hommes vulnérables de deux navires qui ont accosté en Sicile avant d’être sommés de repartir. Une ONG a déposé un recours devant un tribunal de Rome.

Pour la majorité des naufragés, l’odyssée s’est terminée ce week-end. Samedi 5 et dimanche 6 novembre, l’exécutif italien a consenti au débarquement de migrants considérés comme “vulnérables”, qui étaient arrivés en Sicile après avoir été sauvés par les navires Humanity 1 et Geo Barents ; deux embarcations, appartenant respectivement aux ONG SOS Humanity et Médecins sans frontières, auxquelles Rome avait refusé l’accès aux eaux territoriales italiennes pendant plus d’une semaine, avant de revenir sur sa décision.

Oui, mais voilà : soucieux de ne pas perdre son premier bras de fer sur la question des débarquements des migrants sauvés par les ONG, le gouvernement de droite de Giorgia Meloni a décidé d’opérer une sorte de tri, observe le Corriere della Sera.

“Samedi soir, l’Humanity 1 est arrivé dans le port de Catane, 144 personnes ont débarqué, mais 35 ont dû rester à bord”, détaille le quotidien centriste, qui constate que la même procédure a été appliquée au Geo Barents, qui est, lui, entré à Catane dimanche :

“Trois cent cinquante-sept personnes qui étaient à bord du bateau ont pu toucher terre, mais 215 n’ont pas été autorisées à descendre.”

C’est le protocole appliqué désormais par Rome : le gouvernement “sauve les femmes, les enfants et les migrants en situation de fragilité mais n’accepte pas le ‘chantage’ des ONG”, résume le journal milanais, qui signale que les opposants à cette nouvelle politique critiquent des “débarquements sélectifs”.

Une procédure à laquelle le capitaine de l’Humanity 1 a décidé de ne pas se plier. En effet, annonce le quotidien de droite Il Giornale, “l’ONG a présenté un recours au tribunal administratif de Rome, accusant le gouvernement de ne pas respecter le droit international”.

De son côté, l’exécutif pourrait demander à la justice la saisie du navire. Dans ce cas de figure, les migrants encore à bord devraient toutefois débarquer à Catane, avant d’être très probablement expulsés.

LPP News avec Courrier international

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